Le Premier ministre a annoncé le 6 avril une série de mesures majeures concernant le programme "Mon soutien psy". Ces changements visent à améliorer l'accès aux soins de santé mentale et à répondre aux critiques persistantes sur l'efficacité du dispositif. Décryptage de cette réforme et des réactions de la profession.
Réévaluation des séances remboursées
Dans le cadre de "Mon soutien psy", le remboursement des séances chez le psychologue va connaître une augmentation significative. Le tarif des consultations remboursées passera de 30 euros à 50 euros, marquant ainsi une valorisation notable de ces services. Par ailleurs, le nombre de séances remboursées passera de huit à douze.
Cette mesure vise à encourager davantage de psychologues à participer au programme et à rendre l'accès aux soins plus accessible pour tous.
Accès direct et suppression de l'adressage obligatoire
Une autre modification importante concerne l'accessibilité aux services de psychologie. Auparavant, l'adressage par un médecin ou une sage-femme était nécessaire pour bénéficier des séances remboursées.
Désormais, cette exigence sera supprimée, permettant aux patients de consulter directement un psychologue. Cependant, les médecins conserveront le pouvoir d'orienter leurs patients vers ce dispositif.
Stratégie d'ampleur en santé mentale
En plus de ces réformes spécifiques à "Mon soutien psy", le Premier Ministre a chargé Frédéric Valletoux de préparer une "stratégie d'ampleur" en santé mentale. Cette initiative vise à aborder de manière plus globale les défis liés à la santé mentale, en tenant compte des besoins croissants observés, notamment après la crise sanitaire.
Réactions mitigées de la profession
Ces annonces ont suscité des réactions diverses au sein de la communauté des psychologues. Si la revalorisation des séances et l'accès direct sont généralement salués, certains soulignent des problèmes persistants et continuent d'appeler au boycott du dispositif.
Le débat sur l'instrumentalisation de la santé mentale
Malgré les avancées, certains groupes, comme le "Manifeste psy", dénoncent une instrumentalisation de la santé mentale à des fins de communication politique. Ils critiquent la vision "paramédicale" persistante du rôle des psychologues dans le dispositif, appelant à une révision plus profonde pour reconnaître pleinement leur expertise et autonomie.
Perspectives et enjeux futurs
Alors que ces réformes entrent en vigueur, des questions importantes restent à résoudre, notamment en ce qui concerne les critères d'intégration des usagers dans le dispositif. Les syndicats et collectifs continueront de plaider pour une politique publique ambitieuse en santé mentale, mettant en avant la nécessité de renforcer les services publics et de garantir un accès équitable aux psychologues sur tout le territoire.
Ainsi, les réformes annoncées représentent un pas en avant, mais elles soulèvent également des défis et des débats importants sur la manière dont la santé mentale est traitée et perçue dans la société.
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