Les représentants des internes de médecine, pharmacie et odontologie ont révélé le 1er mars les résultats alarmants d'une enquête sur le temps de travail, mettant en lumière une situation inquiétante. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : seules trois spécialités sur trente-trois respectent effectivement le temps de travail réglementé.
Des chiffres alarmants
Dans l'étude, en moyenne, un interne a travaillé 59 heures par semaine en 2023, selon les données mises à jour par l'Intersyndicale nationale autonome représentative des internes de médecine générale (Isnar-IMG), l'Intersyndicale nationale des internes (Isni), la Fédération nationale des syndicats d'internes en pharmacie et biologie médicale (FNSIP-BM) et le Syndicat national des internes en odontologie (Snio). De plus, 10% des internes déclaraient même travailler plus de 80 heures par semaine.
Peu de spécialités respectent le temps de travail
L'enquête révèle que seules trois spécialités sur trente-trois (médecine du Travail, médecine nucléaire et santé publique) parviennent à respecter le temps de travail maximal autorisé par la loi fixé à huit demi-journées de stage et 48 heures hebdomadaires liées en moyenne sur le trimestre.
Quelques chiffres de la durée moyenne du temps de travail par semaine en fonction des spécialités :
- 75 heures de travail par semaine pour les internes de spécialités chirurgicales qui sont particulièrement touchés
- 50 heures de travail hebdomadaires pour les internes de médecine générale
- 58 heures par semaine pour les internes en rhumatologie, cardiologie, gériatrie ou neurologie
Répartition inégale du temps de travail
Outre la durée excessive du travail, l'enquête souligne une répartition inégale du temps de travail. En moyenne, 41% du temps de travail hebdomadaire est consacré à des tâches peu formatrices, telles que la tenue des dossiers médicaux ou la rédaction de courriers. Certains internes vont même jusqu'à consacrer plus de 70% de leur temps à ces activités.
Besoin de mesures urgentes
Suite aux résultats de l'enquête, les internes réclament :
- une définition claire de l'amplitude horaire maximale autorisée,
- des sanctions plus strictes pour les établissements ne respectant pas les règles en matière de temps de travail,
- la fin du travail de 24 heures consécutives,
- la nécessité d'appliquer les repos compensateurs et le repos de sécurité, y compris pour les demi-gardes de nuit,
- la mise en place systématique de tableaux de service prévisionnels.
Renforcement des contrôles ?
Un décret du 6 février 2023 devait renforcer le contrôle du temps de travail des internes. Les établissements de santé peuvent être sanctionnés financièrement s'ils ne respectent pas la limite de 48 heures de travail par semaine. Cependant, des critiques subsistent quant à la durée de la procédure de sanction, qui peut prendre jusqu'à un an.
Si des mesures sont prises pour renforcer les contrôles, il reste encore beaucoup à faire pour garantir le respect des règles et assurer la sécurité des internes et des patients.
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