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Les médecins libéraux inquiets face au déploiement du service d'accès aux soins

Temps de lecture : 3 min

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La généralisation du Sas à tout le territoire national est prévue d'icl la fin 2024. Les Hauts-de-France bénéficient désormais du Service d'accès aux soins (Sas), une initiative novatrice répondant aux besoins urgents ou non programmés des patients. Depuis son lancement en 2020, le Sas représente une avancée majeure dans l'accessibilité aux soins. 

Déploiement progressif du Sas 

Après une année de préparation minutieuse, le Sas fait son entrée dans le département de l'Aisne. Ce déploiement fait suite à l'annonce de la généralisation progessive du dispositif par le Ministère de la Santé et l'instruction de celui-ci fixant le cadre de ce déploiement. Pour le moment, 22 site pilotes bénéficient du Sas sur 13 régions ce qui représente environ 40% de la population.

Double régulation pour une réponse complète

Le Sas repose sur une régulation en deux filières : 

  • la régulation par les équipes du SAMU permettant le déclenchement d'équipes d'urgence,
  • une seconde filière de régulation est assurée par des médecins généralistes de ville. Ces professionnels peuvent fournir des conseils médicaux et, lorsque nécessaire, orienter les patients vers des rendez-vous en ville dans les 48 heures.

Comment fonctionne le Sas ?

Lorsqu'un patient compose le 15, un assistant de régulation médicale effectue le premier contact (on maintient les numéros d'appel existants). Chargé d'orienter vers l'une des deux filières en fonction des besoins du patient, cet assistant garantit une prise en charge adaptée : 

  • les urgences nécessitant l'intervention d'une équipe SMUR ou l'orientation vers un service d'urgences sont toujours sous la responsabilité des médecins régulateurs du SAMU.
  • Pour ceux où un recours au plateau technique n'est pas impératif, les régulateurs médecins de ville prennent en charge et orientent directement vers un rendez-vous en cabinet si nécessaire.

Transparence pour les patients sans passer par les urgences

L'intégration du Sas se veut transparente pour les patients qui appellent le 15. Elle offre des solutions d'accès aux soins supplémentaires sans passer nécessairement par un service d'urgences, simplifiant ainsi le parcours médical des patients.

Une couverture régionale complète

Avec le lancement en phase pilote dans la Somme et le Nord en 2021, suivi par l'Oise en mai 2023 et le Pas-de-Calais en septembre 2023, les cinq départements des Hauts-de-France sont désormais couverts par le Sas. Cette extension renforce davantage l'accessibilité aux soins, offrant une réponse adaptée aux besoins médicaux variés des habitants de la région.

Une généralisation du Sas jugée "prématurée" par les médecins libéraux

Les médecins libéraux sont favorables au Sas mais réservés quant à la généralisation au-delà des territoires pilotes "dans l'attente d'un cadre juridique consolidé". Ils demandent à accompagner la transition vers un Sas "prenant en compte les contraintes, responsabilités et possibilités de chacun" (lire hospimedia et  QDM ).

Les motifs de crainte portent sur l'encadrement juridique "flou", la rémunération "trop complexe", "le manque de codification des actes", le cadre de responsabilité "indéfini" des médecins régulateurs.