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APHP : 400 lits réouverts d'ici la fin de l'année

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La crise sanitaire a mis à rude épreuve les systèmes de santé du monde entier, et Paris n'a pas fait exception. L'Assistance publique-hôpitaux de Paris (AP-HP), l'un des plus grands groupes hospitaliers au monde, a été touchée par une perte de personnel critique, forçant ses services à fonctionner au ralenti et créant des déficits de manière alarmante. Cependant, récemment, des signes de reprise commencent à se dessiner, offrant un espoir bienvenu pour notre système de santé et notamment les Hôpitaux de Paris.

Une promesse de réouverture de lits

Le directeur général de l'AP-HP (Assistance Publique - Hôpitaux de Paris), Nicolas Revel, a annoncé une nouvelle encourageante : d'ici la fin de l'année, le groupe hospitalier prévoit de rouvrir 400 lits d'hospitalisation complète, dont 300 en MCO (en médecine, chirurgie et obstétrique) et 100 lits répartis entre la psychiatrie, les soins médicaux et de réadaptation, ainsi que les unités de soins de longue durée. . C'est une nouvelle bienvenue, car en 2022, aucun lit n'avait été réouvert, malgré la pression constante sur le système de santé. Entre 2018 et 2022, environ 1 800 lits d'hospitalisation avaient été fermés à l'AP-HP (environ 10% des lits d'hospitalisation), ce qui équivaut à la capacité d'un petit Centre Hospitalier Universitaire (CHU). 

La clé : le recrutement en hausse à l'hôpital

Nicolas Revel se félicite : "Après plusieurs années de tension extrême sur nos effectifs, nous sommes enfin en train d'inverser la tendance". La réouverture de lits est dûe à une réduction des tensions sur les effectifs et notamment une hausse significative du recrutement d'infirmiers. Le nombre d'infirmiers embauchés a augmenté de 20%, permettant de rouvrir 400 lits cet automne. 

Nicolas Revel attribue ces signaux positifs aux premiers effets de son plan de redressement pour l'AP-HP, qui a été présenté à l'automne dernier. Ce plan vise à fidéliser et à attirer les professionnels de la santé malgré l'incapacité de l'AP-HP à influencer les salaires. Il s'appuie sur une trentaine de leviers, notamment l'amélioration des conditions de travail grâce à une mise à niveau des systèmes informatiques, un renforcement de l'offre de logements pour le personnel et de nouveaux horaires de travail plus attractifs. Cela va permettre "dans les prochaines semaines" de rouvrir des lits dans les secteurs stratégiques de la neurochirurgie, la cardiologie, l'orthopédie et les soins intensifs neurovasculaires".

La réduction du nombre de départs infirmiers

La réduction s'explique principalement par un taux de recrutement des nouveaux diplômés en sortie d'école (+20%), plutôt que par une augmentation significative du nombre total d'étudiants en soins infirmiers diplômés. Il est important de noter que la majorité de ces nouveaux diplômés provenant des instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi) entrent sur le marché du travail pendant l'été, ce qui a un impact réel sur les effectifs des services de santé à l' automne. Cette année, environ un millier de jeunes infirmiers diplômés ont également accepté des contrats d'allocation d'études (CAE), ce qui représente une augmentation de 20 % par rapport à l'année précédente. 

En parallèle, les départs des infirmiers ont connu une baisse de 11% de janvier à août. Cette conjonction d'une reprise des recrutements et d'une diminution des départs contribue naturellement à stabiliser les effectifs de l'AP-HP. Le solde prévu pour le deuxième semestre compense la perte constatée au premier semestre, d'autant plus que cette perte était déjà moins importante qu'en 2022 (respectivement -439 infirmiers de janvier à juin 2023 contre -609 l'année précédente à la même période) grâce à une réduction de l’absentéisme.

Des progrès fragiles, mais prometteurs

Bien que ces avancées soient prometteuses, Nicolas Revel insiste sur le caractère fragile de cette nouvelle tendance. Il souligne que certaines professions, telles que les infirmières de bloc, les manipulateurs radio, les sages-femmes et les professionnels travaillant en gériatrie, rencontrent toujours des difficultés de recrutement.

Une meilleure anticipation pour l'hiver 2023

La réouverture des lits d'hospitalisation à la fin de l'année devrait permettre aux hôpitaux de Paris de mieux gérer l'hiver 2023. L'année précédente avait été marquée par une pression sans précédent sur les établissements de santé en raison des épidémies de Covid-19, de bronchiolite et de grippe. Bien que cela ne signifie pas préalablement moins de passages aux urgences, cela devrait permettre une gestion plus efficace de la vague d'urgences à venir.

Un défi persistant : le déficit en 2023

Le directeur général de l'APHP rappelle que "cette année 2023 nous laissse espérer qu'un cap est en voie d'être franchi" et que "nous puissions commencer à enrayer ce processus".
Cependant, il est important de noter que ces mesures interviendront trop tard pour avoir un impact budgétaire significatif cette année. L'AP-HP prévoit toujours un déficit d'environ 400 millions d'euros en 2023. Ce chiffre pourrait être encore plus élevé si l'État ne compense pas comme espéré les surcoûts causés par l'inflation, augmentant à 200 millions d'euros.

En conclusion, les Hôpitaux de Paris voient enfin une lueur d'espoir au bout du tunnel après des années de difficultés et de déficits croissants. Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire pour renforcer davantage le système de santé de la région et garantir une prise en charge de qualité pour tous les patients. Les efforts de recrutement et les mesures visant à améliorer les conditions de travail sont des étapes positives, mais la route vers le rétablissement du système sera longue et semée de défis persistants.

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