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La région Auvergne-Rhône-Alpes combat la désertification médicale en salariant des médecins

Temps de lecture : 3 min

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La région Auvergne-Rhône-Alpes s'est engagée dans une lutte acharnée contre la désertification médicale en salariant des médecins pour offrir des soins de qualité dans les zones rurales. Le centre de santé du Rouget-Pers, dans le Cantal, est le pionnier de cette initiative, ayant déjà accueilli plus de 500 patients en un mois. D'autres centres de santé sont prévus pour répondre à l'énorme demande.

Une réponse à la désertification médicale

Depuis 2016, la région Auvergne-Rhône-Alpes a fait de la lutte contre la désertification médicale l'une de ses priorités, même si cette compétence n'était pas initialement de sa responsabilité. L'objectif est clair : garantir que les habitants des zones rurales aient un accès équitable aux soins de santé, similaire à celui des habitants des zones urbaines.

Le président de la région, Laurent Wauquiez, a déclaré officiellement l'installation des premiers médecins salariés dans le Cantal le 8 septembre dernier. Cette étape marque le début d'une nouvelle ère de soins de santé dans les zones rurales de la région.

Le centre de santé du Rouget-Pers en priorité

Le centre de santé du Rouget-Pers, financé par la région à hauteur de 200 000 euros en 2018, a été identifié comme prioritaire. Depuis deux ans, il était sans médecin, et le dernier médecin de la commune est parti à la retraite en juin 2023. La communauté de communes du Rouge met à disposition les locaux nécessaires à son activité.

Pour le fonctionnement du centre, trois professionnels ont été recrutés : deux médecins généralistes diplômés de la faculté de Clermont-Ferrand, ainsi qu'une secrétaire médicale. L'un des médecins travaille à temps plein au Rouget, tout en maintenant une petite activité hospitalière à Aurillac, se spécialisant dans l'obésité infantile et réalisant des consultations gynécologiques et de suivi de nourrissons. L'autre médecin exerce à mi-temps au centre du Rouget et occupe également le poste de médecin coordinateur de trois Ehpad dans le Cantal, spécialisé en gériatrie et maître de stage universitaire.

Depuis son ouverture le 1er août, le centre de santé du Rouget-Pers a enregistré 514 consultations, avec 900 patients inscrits pour un suivi médical. Le succès remporté par le centre ouvre la possibilité d'embaucher un troisième médecin pour répondre à la forte demande.

Le rôle du GIP "Ma région, ma santé"

La région a créé un groupement d'intérêt public (GIP) appelé "Ma région, ma santé" en 2022, en vertu de la loi relative à la différenciation, la décentralisation, la déconcentration et portant diverses mesures de simplification de l'action publique locale adoptée en janvier 2022. Ce GIP permet à la région d'embaucher directement des médecins, favorisant ainsi l'attractivité des territoires ruraux.

La création de ce GIP a été rendue possible grâce à la coopération des départements les plus touchés par la désertification médicale, tels que le Cantal et l'Ardèche, et avec l'approbation de l'ARS Auvergne-Rhône-Alpes. La Haute-Loire a également rejoint le GIP, tandis que l'Allier envisage cette possibilité.

L'expansion prévue dès cette année

La région Auvergne-Rhône-Alpes prévoit d'ouvrir de nouveaux centres de santé dès 2023. Dans le Cantal, un autre centre est en cours de construction à Chaudes-Aigues, avec une ouverture prévue d'ici le printemps 2024. En Ardèche, l'objectif est d'ouvrir six centres à terme, dont deux d'ici la fin de l'année 2023, à Saint-Marcel-d'Ardèche et Ardoix. En Haute-Loire, les sites prioritaires pour l'installation de médecins sont toujours en cours d'identification.

Un salariat attractif pour les médecins

La région a opté pour le salariat des médecins pour favoriser l'attractivité des territoires ruraux. Ce choix garantit un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie personnelle des médecins, soulage ces derniers des tâches administratives grâce à l'embauche d'une assistante, assure une stabilité de la rémunération, et offre un emploi du temps encadré avec des congés payés. Le salariat est également considéré comme un nouveau mode d'exercice attractif pour les jeunes générations de médecins.

En plus de cette initiative, la région met en place d'autres dispositifs visant à renforcer l'attractivité des zones rurales, tels que l'aide à la primo-installation, les bourses aux internes et les aides aux maisons de santé.

"Ma région, ma santé" : un espoir pour les zones rurales

"Ma région, ma santé" est le nom du GIP lancé par la région Auvergne-Rhône-Alpes pour salarier des médecins et lutter contre la désertification médicale dans le Cantal et en Ardèche. Cette initiative pourrait être étendue à d'autres régions confrontées au même problème.

Les membres fondateurs du GIP incluent la région Auvergne-Rhône-Alpes, les départements de l'Ardèche et du Cantal, le groupement régional des centres de santé, et la fédération régionale des maisons de santé et d'exercice coordonné. Des personnalités de renom, telles que le Dr Pierre Clavelou, doyen de la faculté de médecine de Clermont-Ferrand, et le Dr Philippe Vittoz, président de l'ordre régional des médecins, soutiennent également cette initiative.

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