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La pénurie d'internes : un risque majeur pour les hôpitaux

Temps de lecture : 3 min

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La rentrée hospitalière s'annonce sous tension en raison d'une diminution drastique du nombre d'internes en médecine. Cette année, 1 510 internes manqueront à l'appel, ce qui pourrait avoir des répercussions significatives sur le fonctionnement des hôpitaux universitaires, selon le Dr Marc Noizet, président du syndicat Samu-Urgences de France. Les internes constituent en effet 40% des ressources médicales de ces établissements, rendant la situation particulièrement préoccupante.

Les causes de la baisse du nombre d'internes

C'est dû à la baisse du nombre de candidats qui, après six années d'études, auraient dû se présenter aux concours afin d'y effectuer leur internat. Cette baisse s'explique principalement par le choix de nombreux étudiants en médecine de redoubler leur 5e année en 2023 pour éviter de faire partie de la première promotion à passer le nouveau concours de l'internat, réformé dans le cadre du deuxième cycle des études de médecine (R2C). Le concours, jugé trop exigeant, a conduit à l'échec de nombreux candidats, dont 276 n'ont pas réussi les Épreuves Déclinées Nationalement (EDN) et 62 ont échoué aux Examens Clinico-Objectifs Structurés (ECOS). La réforme prévoit une note planchée de 14/20, le principe pour la première fois d'une note éliminatoire pendans la phase écrite ainsi qu'un oral. Ainsi, 660 étudiants ont préféré redoubler pour ne pas être une promo crash test. 

Des répercussions sur les spécialités

La diminution des postes offerts pour l'internat n'a pas été répartie uniformément. Certaines spécialités, telles que la chirurgie plastique et reconstructrice, ont vu leurs postes réduits de moitié, tandis que d'autres, comme la médecine générale à Bordeaux, ont subi une baisse de 20%. Cette situation a provoqué une montée en flèche des rangs limites pour accéder à certaines spécialités, rendant l'accès à certaines d'entre elles beaucoup plus compétitif qu'auparavant.

Une réaction nécessaire des hôpitaux

Face à cette crise, les hôpitaux devront trouver des solutions pour combler le manque d'internes. Le Dr Noizet évoque la possibilité d'embaucher des médecins étrangers ou de réorganiser les services hospitaliers pour compenser la perte. Le gouvernement a également annoncé que des médecins venus de l'étranger, souvent moins coûteux, pourraient être recrutés en tant que faisant fonction d'internes (FFI). Les étudiants en sixième année de médecine ont lancé une pétition pour demander une réouverture de postes pour l'internat.

Des négociations en cours

Le Dr Noizet reconnaît la frustration des internes, dont beaucoup n'ont pas pu accéder à la spécialité de leur choix en raison de leur classement. Des négociations sont en cours entre les internes et les ministères concernés pour trouver des solutions qui permettraient aux étudiants de terminer leur formation en France. Il met en garde contre le risque de voir ces étudiants se tourner vers d'autres pays pour poursuivre leur parcours, un scénario qu'il juge impératif d'éviter.

La baisse du nombre d'internes risque de peser lourd sur les hôpitaux français, en particulier les CHU, qui dépendent fortement de ces jeunes médecins. Il serait souhaitable que des solutions soient trouvées rapidement pour garantir la continuité des soins et permettre aux étudiants en médecine de terminer leur formation dans des conditions optimales.


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