En cette année 2022, les médecins libéraux font face à une réalité financière complexe, marquée par une diminution notable de leurs revenus. Les chiffres publiés récemment par la CARMF (Caisse Autonome de Retraite des Médecins de France) mettent en lumière une baisse significative de 4 % des revenus nets (BNC - bénéfices non commerciaux) après charges pour l'ensemble de la profession.
Les défis financiers des médecins libéraux en 2022
Sur environ 102 270 revenus nets 2022 déclarés par des médecins libéraux qui servent de base de calcul pour les cotisations CARMF, on observe une baisse de près de 4 % en 2022 par rapport à l’année précédente. Ainsi, en 2022, les médecins libéraux (secteur 1 et 2) ont déclaré avoir perçu de leur activité en moyenne 91 767 euros, contre environ 95 000 euros l'année précédente.
La Caisse de retraite de ces professionnels (CARMF) souligne "Compte tenu de l’inflation 2022 (5,22 %), la perte de pouvoir d’achat est de 8,66 %" (communiqué associé à son tableau récapitulatif des Bénéfices Non Commerciaux des médecins libéraux pour 2022).
Pression sur les consultations : une augmentation modeste pour les patients
Le 1er novembre, les patients ont ressenti une légère piqûre au portefeuille avec l'augmentation de 1,50 euro de la consultation médicale, passant ainsi de 25 à 26,50 euros. Cependant, cette hausse est bien loin des attentes des médecins qui militent depuis des mois pour porter le tarif à 30 euros. Les négociations avec l'Assurance maladie sont en cours, mais les professionnels de la santé soulignent la pression croissante des charges qui impactent leurs activités et, par conséquent, leurs revenus.
Les causes de la baisse des revenus en 2022
La diminution des revenus en 2022 s'explique en partie par le retour à la normale de l'activité après une année 2021 marquée par le rattrapage des soins post-Covid.
Cependant, un autre facteur majeur est la hausse des charges liées à l'inflation.
La CARMF affirme que, compte tenu de l'inflation à 5,22 % en 2022, la perte de pouvoir d'achat atteint 8,66 %, créant une situation jugée "inédite".
Des chiffres inquiétants pour les généralistes
Les médecins généralistes sont particulièrement touchés par cette baisse financière (- 5,72%), enregistrant une diminution plus marquée de leurs revenus que ceux des spécialistes (-2,65 %). Les généralistes de secteur 1 subissent la plus forte baisse jamais observée par la CARMF (- 5,68%), tout comme ceux du secteur 2 enregistrent une chute de 7,02 % : des chiffres inquiétants pour la profession.
Situation contrastée chez les spécialistes
Du côté des médecins spécialistes, les revenus du secteur 1 baissent de 2,93 % et ceux du secteur 2 connaissent également une chute de 2,17 %, bien que moins prononcée qu'en 2020, année marquée par la crise du Covid. Les cancérologues (- 7,11 % tous secteurs confondus), les gynécologues médicaux (-6,56 %) et les gynécologues obstétriciens sont parmi les plus touchés avec des baisses significatives de leurs revenus.
Quelques lueurs d'espoir pour certaines spécialités
Malgré ce contexte difficile, certaines spécialités voient leurs revenus augmenter. Les médecins biologistes enregistrent une hausse notable de 10,39 %, suivis par l'anatomie cytologie pathologique (+7,75 %) et la radiologie (+1,95 %), offrant ainsi des perspectives plus encourageantes au sein du paysage médical.
Les négociations en cours avec l'Assurance maladie joueront un rôle crucial dans la résolution de ces défis financiers.
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